Pendant le règne des Ottomans, il était interdit de se retrouver « en grand comité » – les Turcs ayant très peur des insurrections. Mais l’église protestait pas mal, puis, le fait de ne pas avoir le droit de se retrouver même en famille révoltait trop la « raia » (première traduction : esclaves, mais en fait les « non croyants musulmans »), qui par la suite refusait de payer les impôts (y compris l’impôt de sang, consistant à « donner » un de ses enfants mâles à l’armée Ottomane), même étant menacée de représailles sanglantes. Bien sur, le Sultan (dont l’une des significations est aussi « miséricordieux », ne pouvait pas se permettre qu’on ne le loue pas, du coup, il permit donc aux « kaurs » (autre mot d’origine turque pour « non-croyants »), de se réunir pour certaines fêtes religieuses majeures. C’est à ce moment là que l’Eglise orthodoxe instaura aussi les « slava » afin que ces rassemblements soient plus fréquents.
Le droit d’organiser la « slava » (ou autre fête religieuse) appartenant à l’homme le plus ancien de la famille, c’est chez lui que tout le monde se réunissait. Et comme chaque famille fête qu’un seul saint, en plus de Noël et de Pâques, les gens préparaient ces fêtes, en économisant pendant toute l’année ! De plus, si une famille avait plus de fils, les plus jeunes préparaient aussi leur part de victuailles, qu’ils apportaient avec eux – et la fête durait tant qu’il y avait de quoi manger… alors vous vous imaginez bien, ces fêtes pouvaient durer jusqu’à sept jours ! Pour l’anecdote, cette tradition a même fait l’objet de plusieurs lois restrictives (dont une du Sultan en personne), limitant les festivités à trois jours seulement, parce qu’à force de manger trop et gras, après une longue période de jeune, les plus fragiles mourraient comme des mouches ! C’est dire ! :o)))))) Mais je pense que c’est de là justement, que les Slaves tiennent ce petit penchant pour la fête tout court, et aujourd’hui, tous les prétextes sont bons !