Il a traversé l’Europe pour retrouver bientôt son propriétaire parisien: un violon de maître a été remis cette semaine à la justice française par la Serbie, près de deux ans après son vol à Paris.
La restitution a eu lieu mercredi à l’ambassade de France à Belgrade, a annoncé jeudi la représentation diplomatique dans un communiqué.
C’est le 8 juin 2015 que le précieux instrument avait disparu d’une maison cambriolée du XIXème arrondissement de Paris.
Si les voleurs ont aussi emporté vêtements et bijoux, c’est bien l’instrument qui étaitt leur prise maîtresse, dont la valeur a été estimée à 300.000 euros par une source proche de l’enquête.
Il est l’oeuvre de Filippo Fasser, un luthier italien de grand renom. C’est d’ailleurs lui qui va apporter une information décisive aux enquêteurs français de la brigade de répression du banditisme.
Un peu plus d’un mois après le cambriolage dans le nord de Paris, le luthier de Brescia reçoit un mail d’un mystérieux correspondant, un Serbe qui souhaite faire estimer un violon et joint des photographies de l’instrument.
Filippo Fasser entre en relation avec un de ses confrères parisiens qui alerte à son tour la victime. Très rapidement, à la demande des Français, les policiers serbes identifient l’expéditeur du mail, installé à Prijepolje, petite ville du sud déshérité de la Serbie.
La perquisition de sa maison, en septembre 2015, permet de mettre la main sur l’instrument qui, au terme de la procédure serbe, a été remis à la justice française mercredi à Belgrade.
Lors de la cérémonie de restitution, le ministère serbe de l’Intérieur, Nebojsa Stefanovic, et l’ambassadrice française, Christine Moro, ont loué la coopération policière entre leurs deux pays, selon le communiqué de l’ambassade.
Christine « Moro a relevé qu?une enquête comparable avait déjà été résolue quelques années plus tôt, avec la restitution d?un tableau de Claude Monet, également dérobé en France et retrouvé par la police serbe », selon le texte.
En 2016, la France et la Serbie ont signé un accord permettant la mise en place d’équipes communes d’enquêteurs, pour lutter notamment contre le trafic international d’armes.
source : AFP